« Exigence externe » & « exigence interne » : Forderung & Anspruch (Joël Bernat)

Soit un couple d’antonymes descriptifs, régulièrement traduit par les seuls termes d’ « exigence » ou de « revendication », ce qui vient effacer leurs directions diamétralement opposées, qui rendent compte de deux éprouvés du moi différents.

Chez Freud

L’exigenceexterne : Forderung

Si l’on se reporte aux utilisations du terme chez Freud, on relève par exemple ceci :

– Realforderung, l’exigence du réel ;

– Realitätforderung, l’exigence de la réalité.

Voici donc deux modes d’exigence externe à la psyché, qui exigent et imposent au moi un travail psychique. De même, la Forderung concerne l’exigence que peut exercer un individu, un syndicat ou une société, une culture, une morale, etc., sur un autre. Cette exigence qui vient de l’extérieur peut produire une « affirmation » sur et dans le moi, d’un type particulier que Freud signalera, à partir de 1925[1], par le terme de Behauptung. (Voir ce terme).

 

L’exigence interne : Anspruch

En revanche, l’Anspruch, si elle opère, elle aussi, une « exigence », elle est d’une source différente, puisque interne. En témoigne, là aussi, l’usage de Freud :

– Liebanspruch, l’exigence de l’amour ;

– Triebanspruch, l’exigence pulsionnelle.

L’Anspruch est donc une exigence, une revendication interne, dictée, par exemple, par l’objet inconscient, la pulsion, ou encore un déterminisme psychique. Dès lors, une expression telle que « In Anspruch nehmen » traduite seulement par « revendiquer » perd quelque chose : sa source, c’est-à-dire son origine interne. Cet effacement de la source permet ainsi bien des confusions.

Cette exigence interne, lorsqu’elle est reconnue par le moi, produit une « affirmation » particulière, la Bejahung (voir, ce terme), qui apparaît lui aussi en 1925 dans le texte sur « La négation ».

Freud a souvent figuré l’Anspruch avec les histoires d’Itzig[2], le cavalier du dimanche : « Mon travail m’a été entièrement dicté par l’ics suivant la célèbre phrase d’Itzig, le cavalier du dimanche : « Où vas-tu donc, Itzig ? » – « Moi, je n’en sais rien. Interroge mon cheval ! » Au début d’un chapitre, j’ignorais toujours à quoi j’allais aboutir. »[3] Le cheval fera retour, plus tard, comme métaphore du ça et le cavalier comme celle du moi[4].

Cette exigence interne, Freud en faisait, par exemple, la source principale de ses écrits, leurs impulsions, ce que Jean Laplanche commentait ainsi : « L’exigence, c’est quelque chose qui est dicté par l’objet : ni par l’homme Freud, ni non plus par la logique (…) c’est l’objet ics qui oriente l’évolution même de la pensée. » [5]

L’Anspruch se révèle aussi, de façon voilée, sous les modes des formations de l’inconscient (rêves, lapsus, actes manqués, witz) dans le surgissement, ou produisant une Einfall (voir, ce terme). Autant dire de suite que la psychanalyse, est pour Freud, de ce côté.

 

Le conflit des exigences externes et internes

Freud faisait de ce conflit fondamental une cause de la névrose.

Si l’on prend pour exemple une situation de l’enfance, l’on peut observer ce conflit sous la forme suivante : les représentations des adultes (voire, leurs interprétations) données comme réponses aux questions de l’enfant (par exemple, la fable de la cigogne à la question de l’origine des bébés), comme Forderung (exigence externe), blessent la curiosité infantile, la pulsion d’investigation de l’enfant (qui est, elle, une Anspruch), et inhibe cette tentative d’un penser indépendant. Sur le plan éducatif, la confiance que l’enfant accordait jusqu’alors aux parents est souvent ébranlée lorsqu’il s’est aperçu de la fausseté des interprétations qui lui furent données, et ses investigations deviennent une quête secrète, ce qui préserve le penser propre et son Anspruch face à la Forderung éducatrice.

« … si l’intention de l’éducateur est d’étouffer le plutôt possible toute tentative de l’enfant de penser indépendamment, au profit de « l’honnêteté » si prisée, rien ne l’y aidera mieux que de l’égarer sur le plan sexuel et de l’intimider dans le domaine religieux. Les natures les plus fortes résistent bien sûr à ces influences ; elles deviennent rebelles à l’autorité des parents et plus tard à toute autorité. »[6]

 

Ce conflit des exigences fut souvent présenté par Freud dans d’autres situations :

– le conflit entre l’identifiant et l’identifié, soit la question des identifications primaires et secondaires ;

– l’exigence de la civilisation (la masse)  face à la revendication pulsionnelle (l’individu) ;

– le religieux, comme scénarisation empruntée ou imposée (la religion comme névrose collective qui permet l’économie d’une névrose personnelle) ;

– conflit développé dans le Vinci au sujet de la pensée : les destins de la curiosité infantile et donc de la pensée individuelle selon les modes de refoulements[7] ;

– illustrée cliniquement chez L’homme aux loups (l’impact, dans la constitution de sa névrose, du conte des Sept chevreaux, et celui de la Bible enseignée par sa mère)[8] ;

– ce jeu des exigences est aussi assez exemplaire dans le cas du petit Hans (dans l’opposition entre la pensée propre de Hans et celle des adultes)[9] ;

ou encore, dans la cure de Dora où c’est Freud lui-même qui produit des exigences externes.

Cela nous offre un bel exemple de la résistance du patient face à l’exigence de l’analyste, son insistance, ce que Freud indiquera plus tard : « (…) la tendance affective la plus dangereuse, celle qui menace l’analyste, c’est l’orgueil thérapeutique qui l’incite à entreprendre (…) quelque chose qui puisse convaincre autrui. (…) il s’expose en même temps, sans défense, à certaines résistances du patient. »[10] C’est-à-dire que, lorsque l’analyste opère une Forderung, exigence externe ou une insistance, sur le patient, il suscite en retour une résistance de ce dernier, résistance qui est au service, et qui défend, son Anspruch. Sinon, le risque est celui de l’aliénation du patient à la parole de l’analyste (répétant ainsi une ancienne aliénation) et donc le risque d’un échec de la cure.

 

Un autre exemple du conflit d’exigences est celui du rapport de Freud à Nietzsche. Dans son Autoprésentation, Freud indique que : « (…) les pressentiments et les aperçus de la pensée de Nietzsche coïncident de la manière la plus étonnante avec les résultats les plus laborieux de la psychanalyse, je l’ai longtemps évité pour cette raison. C’est que la primauté m’importait moins que de conserver un esprit non prévenu »[11].

Soit la possibilité d’une perception de l’expérience non prédéterminée ou conditionnée par des a priori qui exercerait une Forderung sur l’écoute (c’est une position idéale, telle qu’elle fut promulguée par les Lumières anglaises). Ce n’est pas un rejet de l’œuvre, mais un moyen de se donner le temps essentiel pour sa propre expérience et sa perlaboration, en écartant une Forderung, quitte à retrouver les mêmes résultats. Et Freud a insisté sur ce sujet, par exemple : « Le psychanalyste qui veut être original ne devrait pas avoir lu Nietzsche. » Ce qu’il a très souvent indiqué à ses disciples, ainsi à Richard Sterba : « Ne le faites [lire Nietzsche] que si vous en sentez intérieurement la nécessité (Anspruch), n’obéissez qu’à une contrainte de cet ordre et surtout pas à une pression extérieure (Forderung). »[12]

Ce qui ouvre tout un débat : l’influence des textes théoriques sur la pensée de l’analyste et sa pratique, ou le discours formateur des institutions psychanalytiques, etc. Peut-être est-ce dans ce sens qu’il y a à entendre certaines petites phrases de Freud telles que :

« Le meilleur conseil que je puisse donner à toute personne qu’intéresse l’acheminement de la catharsis vers la psychanalyse est de commencer par les études sur l’hystérie et de suivre ainsi la voie que j’ai moi-même parcourue. » [13]

 

En tous cas, l’on voit bien en quoi Forderung s’oppose à Anspruch, l’exigence, revendication interne, en tant que ce qui est dicté par l’objet inconscient, et le champ que peut ouvrir cette opposition. Champ qui est clôturé lorsque les traductions « omettent » l’origine de l’exigence : interne ou externe ?

 

Donc, deux lignes pour un conflit :

                  la Forderung produit une Behauptung : « être identifié par, comme », qui se veut comme identité à admettre en soi, une identité pour le collectif, de masse ; celle-ci a un destin qui se répète dans la quête du sujet à « se faire reconnaître, être reconnu par » avec cet attente idéale d’une conjonction de l’appartenance et de l’identité, en une forme verbale ; mais sur son envers, l’appartenance (comme grégarité est souhaitée car rassurante, sécurisante) :

                  l’Anspruch qui vise une Bejahung, intime et indivisible ; mais il n’existe pas d’identité psychique d’emblée : c’est un éprouve, un « sentiment d’identité » (qui se révèle par les affects, de douleur et de plainte « je suis ma plainte » ou de plaisir mais plus difficile car dissolution du moi, et qui donc est avant tout non verbal par opposition à l’appartenance, c’est un éprouvé) : c’est donc un long processus qui part du sensoriel et du proprioceptif en attente de représentation consciente qui sera a dégager des appartenances qui sont là comme « tenant lieu » ;

Ces deux termes viennent à Freud suite à ses études des masses, en 1920, et ce conflit fondamental se retrouve dans celui de l’Éros et de la civilisation (refoulement), ou l’opposition self / faux self chez Winnicott (chez qui le faux self, l’identifiant, est toujours bien adapté).

Voici donc un conflit de base, que l’on entend aussi dans une autre formulation : « j’ai besoin de l’autre, et je n’ai besoin de personne » conflit si bien représenté par la métaphore de la société des porcs-épics de Schopenhauer[14].

 

v

 

Chez les successeurs

 

Grégory Bateson et le « double-bind »

En 1956, Grégory Bateson[15] (étudiant la schizophrénie) crée la notion de double-bind, parfois traduite par double contrainte. Cette notion définit un type d’énoncé paradoxal, soit dans ses termes mêmes, soit entre ce qui est dit et ce qui est fait, et qui laisse l’interlocuteur dans une impasse. Un exemple parmi d’autres : « aimez-moi à condition de ne pas m’aimer » Si l’on commente cette parole avec les outils de Freud, cela donne :

                      une contrainte ou exigence externe (Forderung) imposée à un autre : « aimez-moi », et qui produit ainsi une Behauptung sur lui ;

                      le « aimez-moi » est suivi d’une Anspruch, c’est-à-dire d’une exigence interne qui s’affirme pour l’énonciateur : « ne m’aimez surtout pas ! » ;

                      le récepteur ne peut qu’être paralysé ou immobilisé dans la mesure où il entend les deux fragments, non pas comme deux énoncés d’origine différente, mais comme contradiction ou énoncé paradoxal.

Le double-lien est intéressant dans la mesure où il nous montre que dans une même phrase peuvent s’énoncer des éléments qui, sous une apparente contradiction, sont en fait des énoncés d’instances différentes.

 

Ronald D. Laing & l’antipsychiatrie anglaise

Laing a exploité cette notion et son conflit dans le cadre de la consultation des psychotiques, puis de leur traitement. L’opposition entre l’exigence contraignante du thérapeute et, en réponse, la résistance du patient, est un des éléments fondamentaux de l’approche antipsychiatrique qu’il a développé. Une des démonstrations les plus connues est celle de la consultation d’un jeune schizophrène par Emil Kraeplin[16]. Ce que Laing avance est qu’un discours « fou » serait en fait un discours voilé afin de résister aux exigences et contraintes de certains systèmes ou groupes, tel celui de la famille. Quant à la part soumise aux exigences externes, elle compose un faux self.

 

Piera Aulagnier, Maud Mannoni

Peu après, c’est Piera Aulagnier qui a développé et introduit cette notion en psychanalyse[17] en l’axant sur la question de l’aliénation[18], cette dernière n’étant pas forcément psychotique.

Si l’on prend pour exemple simple une scène où un père, s’adressant à son enfant, hurle qu’il est interdit de hurler,  l’enfant se retrouverait face à une alternative que l’on pourrait ainsi formuler :

                      ou je crois ce que l’on me dit : il est interdit de hurler. Ici, l’enfant se soumet au discours du père auquel il s’aliène ;

                      ou je crois ce que je vois, c’est-à-dire l’action : mon père hurle. L’enfant ne se soumet pas à ce qui lui est dit et évite l’aliénation au discours.

Notons ici l’importance de différencier le dire et le faire, le verbe et l’acte.

Piera Aulagnier fait de cette scène celle, aussi, d’un conflit « identifiant – identifié », soit l’écart entre le « je » (composé de ses exigences internes) et ses idéaux (composées des exigences externes). Se soumettre à ces idéaux et s’aliéner à la parole de l’identifiant, produit une mise à mort de la pensée, remplacée par la reprise en écho de la parole de l’autre. Pensée, nomination et actes, deviennent équivalents.

L’outil de l’aliénation est la terreur, car elle produit un « interdit de penser »[19], c’est-à-dire l’interdiction faite au « je » de penser, de se penser et de penser même la terreur (l’on peut se référer ici au Président Schreber, et à l’obéissance Pindere ac cadaver imposée par son père.)

 

Lacan

Lacan, en reprenant l’approche de Piera Aulagnier, en fit une définition de la débilité, définie comme aliénation au discours d’un autre, que l’on ne peut dès lors que réciter.

Mais, dans son séminaire sur Les formations de l’inconscient[20], il a curieusement traduit Forderung par : « demande ». Que la demande, par exemple d’amour, puisse produire une exigence (donc externe) sur un partenaire, soit. Mais cela n’est pas systématique et relève quand même de la problématique du partenaire (par exemple, fuir l’amour de l’autre tout en le cherchant, l’amour étant fantasmé comme emprisonnant). Cette traduction est critiquable dans le sens où elle scinde ce processus en deux parties :

– l’une, le discours exigeant de la contrainte, est mise en avant ;

– l’autre, l’acte de l’exigence, est occulté.

Faire de la Forderung une demande revient à produire un double-lien ! En effet, il y a dès lors une mise en conflit entre la tendresse de l’amour et le « musclé » de l’exigence…

La Forderung n’est pas une demande : par exemple, les grévistes opèrent une Forderung sur les patrons ; bien sûr, dans leur discours il y a bien quelque chose qui est demandé, mais c’est du côté de leur acte que la contrainte opère. Et c’est bien cette dimension de l’acte qui opère, puisque l’agir de la grève est produit lorsque la parole a échoué.

 

Le genre & le transsexuel

Brièvement : la parole du transsexuel – ou du travesti – est exemplaire en ce qu’elle pointe très précisément le conflit dont nous parlons :

– une opposition au sexe qui leur est assigné par contrainte (Forderung), c’est-à-dire ce par quoi ils sont identifiés ;

– et l’affirmation de « ce qu’ils ressentent à l’intérieur » comme Anspruch, c’est-à-dire un autre sexe.

L’on peut penser que ce qui se dit là en termes de sexes et de genres n’est qu’une scène seconde, et qu’en deçà, il s’agirait bien de la question de l’aliénation, qui n’est pas qu’une question réservée à la seule psychose.

 



[1] C’est-à-dire à partir de son travail sur « La négation », in Œuvres complètes, XVII, Paris, P.U.F., 1992.

[2] Itzig est le nom qui désigne familièrement le Juif en allemand, der Itzig, déformation de l’hébreu Yizhaq. Mais aussi et surtout, il condense itzt, forme archaïque de jetzt (maintenant), et la particule itzig que l’on retrouve dans le terme witzig (plein d’esprit – au sens du trait d’esprit). Tout cela fait que le nom d’Itzig n’est pas un seul fait de hasard, et qu’il incarne bien le surgissement du witz.

[3] Freud S., lettre à Fließ du 7-VII-1898, in La naissance de la psychanalyse, Paris, P.U.F 1969, p. 229. Pour un développement de cet aspect, voir Joël Bernat, Le processus inconscient et la théorie freudienne, collection « Études Psychanalytiques », L’Harmattan, 1996.

[4] Voir Freud S., les Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse, Gallimard 1984, p. 106.

[5] Laplanche J., Le fourvoiement biologisant de la sexualité chez Freud, Paris, Les empêcheurs de tourner en rond, 1993, p. 7.

[6] Freud S., « Les explications sexuelles données aux enfants », in La vie sexuelle, PUF 1972, p. 11.

[7] Voir Joël Bernat, le processus psychique et la théorie freudienne, col. « Etudes Psychanalytiques », L’Harmattan, 1999.

[8] Idem.

[9] Idem.

[10] Freud S., (1912), “Conseils aux médecins sur le traitement analytique”, in La technique psychanalytique, P.U.F 1972. (Je souligne).

[11] Freud S., Autoprésentation, OCF-P., XVII, Paris, PUF 1992, p. 107. (Je souligne).

[12] Voir Sterba R., Réminiscences d’un psychanalyste viennois, Privat 1986, p. 105. Pour les soixante-dix ans de Freud, Otto Rank, surnommé le “Nietzsche de la psychanalyse” (sic), lui en offrit les œuvres complètes…

[13] Freud S., Études sur l’hystérie, op. cit.., p. XII de l’avant-propos à la seconde édition de 1908.

[14] Arthur Schopenhauer, in « Aphorisme sur la sagesse de la vie » : « Par une froide journée d’hiver, un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’éloigner les uns des autres. Quand le besoin de se chauffer les eut rapproché de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu’ils étaient ballottés de ça et là entre les deux souffrances, jusqu’à ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendit la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur propre intérieur, pousse les hommes les uns vers les autres; mais leurs nombreuses qualités repoussantes et leurs insupportables défauts les dispersèrent à nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières. En Angleterre, on crie à celui qui ne se tient pas à cette distance : Keep your distance ! – Par ce moyen, le besoin de chauffage mutuel, n’est, à la vérité, satisfait qu’à moitié, mais en revanche on ne ressent pas la blessure des piquants – Celui-là cependant qui possède beaucoup de calorique propre préfère rester en dehors de la société pour n’éprouver ni ne causer de peine. »

Question éternelle car individuelle, non transmissible : « comment être je dans un groupe ? », question liée à un conflit de base : « j’ai besoin de l’autre, et je n’ai besoin de personne »

[15] Grégory Bateson, Vers une écologie de l’esprit, deux tomes, Seuil, 1977.

[16] Ronald D. Laing, Le moi divisé, Stock, 1970, notament le chapitre 2 : « Les fondements phénoménologico-existentiels de la compréhension des psychoses ».

[17] Aulagnier P., La violence de l’interprétation, PUF 1975, et Les destins du plaisir, PUF 1979. Mais citons aussi la plupart des travaux de Maud Mannoni.

[18] L’Entäußerung, aliénation (OCF-P., XIX, PUF 1995. Cette traduction est celle de J. Laplanche), devenir autre à soi-même sous l’effet de la négation et du clivage, ou la tentative d’être identifiée par un autre et de s’y soumettre, et dont la conséquence est, entre autre la dépersonnalisation : alors, une part du moi propre apparaît comme étrangère (faux-self) ; ce terme est souvent confondu avec celui de l’Entfremdung, l’étrangement, processus qui écarte deux éléments, les met en rapport d’étrangeté l’un l’autre, comme la sexualité physique et la psychique, en une altérité interne, comme celle du moi et du ça.

[19] C’est une thèse freudienne : voir Freud S., XXXVè conférence, « Sur une Weltanschauung », Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse, Gallimard 1984.

[20] Lacan J, Les formations de l’inconscient, Seuil 1998.

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