Argument : Sous sa forme désormais de « lettre ouverte » à un lecteur possible, ce texte rédigé initialement en 1997 en prévision d’une conférence qui n’eut pas lieu, traite en premier lieu du problème que pose la psychanalyse pratiquée « hors cure ». Dans la psychanalyse française, le « hors cure » est un euphémisme qui permet de tourner l’expression de « psychanalyse appliquée » qu’emploie Freud. En fait, la psychanalyse pratiquée hors cure par l’analysant (du texte) / analyste revient encore le plus souvent à une cure « exportée » ou « transposée » du patient pris pour objet d’analyse par le « moi » de l’analysant / analyste. Or quand l’analysant / analyste parle de l’autre « patient » lors d’une communication ou à l’occasion d’une publication, le patient en question est « parti » (fort). Il est en voyage dans le temps, parfois depuis des siècles s’il porte un nom illustre en tant qu’artiste ou écrivain. Dans La question de l’analyse profane (1926) c’est à dire « pratiquée par des laïcs » (Laienanalyse), Freud ne considérait pas que la pratique de la psychanalyse dût se limiter à la seule application clinique de cette nouvelle science. Revisitée environ seize ans plus tard, mon étude sur le problème de définition de la psychanalyse hors cure et de la reconnaissance institutionnelle de cette pratique, débouche – encore assez obscurément dans ma recherche d’alors – sur une interrogation métapsychologique quant aux rapports du « moi », objet d’amour du narcissisme, et du « mythe » d’Œdipe dont l’Homme est le héros : porté socialement au pouvoir abusif de sa représentation dans le genre masculin « hom(m)osexuel » refoulé de « tout » le genre humain.
-
Je me méfie de tous les gens à systèmes et je les évite. La volonté de système est un manque de probité.
F. Nietzsche: Le crépuscule des idoles. 1888.
Abonnez-vous à ce blog par courriel.
-
Articles récents
- Daniel Widlöcher : « Entre la pensée et l’acte. De Freud à Wallon »
- Didier Anzieu : un survol des conceptions de la prégénitalité
- Marie-Thérèse Neyraut-Sutterman : « La crise d’épilepsie »
- Ludivine Richaud : « De la mélancolie amoureuse à l’amour de la mélancolie »
- Elliott Jaques : « Les troubles de la faculté de travail »
- Joël Bernat : « Le genre comme aliénation de l’individu et de sa singularité » (Ou de la massification contre l’identité individuelle)
- Joël Bernat : « Le désir de perdre un objet selon Anna Freud »
- Joël Bernat : « La cession altruiste selon Anna Freud »
- Roseline Bonnellier : « Pour introduire à une lecture de L’interprétation du rêve de Sigmund Freud » (3)
- Des différentes théories du symbolisme et du langage
- Joël Bernat : « Note sur : Winnicott ou Lacan : leurs écarts théoriques »
- Joël Bernat : « Joyce McDougall et la matrice du psychosoma »
- Joël Bernat : « Quelques conséquences cliniques du clivage dans le moi » (et les différents courants psychiques coexistant qui en découlent selon Sigmund Freud)
- Berta Roth : « Par téléphone »
- Joël bernat : notes de séminaire sur « La crainte de l’effondrement » de Donald Woods Winnicott
- Roseline Bonnellier : « Pour introduire à une lecture de L’interprétation du rêve de Sigmund Freud » (2)
- Roseline Bonnellier : « La Traumdeutung de Freud : Entre l’ancienne traduction de Meyerson et la nouvelle traduction de L’interprétation du rêve dans les OCF.P IV (PUF/Quadrige) » (1)
- Paul Valéry (mai 1945) : « L’ange »
- Simone Decobert : « Note sur la notion de cadre »
- Voltaire : « Dialogue du chapon et de la poularde » (1763)