Argument : À trop mettre l’accent sur « la clinique » dans l’usage thérapeutique fait de sa méthode, aux dépens de « la théorie », la psychanalyse ne reste-t-elle pas dépendante de « la sphère des intérêts médicaux » (Freud, La question de l’analyse profane [la Laienanalyse = « l’analyse pratiquée par des laïcs »]), et ce également à des fins défensives de reconnaissance sociale de sa « pratique » ? Les psychanalystes, en s’autorisant d’une « pratique » institutionnelle exclusivement clinique de leur « science », ne reconstituent-ils pas une sorte de « clergé » vis-à-vis du peuple des « laïcs » que sont d’abord les patients, et que sont, par extension du sens que Freud prête au mot « laïc », les « pratiquants » chercheurs et personnes « honnêtement » éclairées dans la discipline « psychanalyse » ou simplement intéressées par la science de Freud d’une manière « impartiale » ?
Roseline Bonnellier est germaniste et docteur en psychologie (option psychanalyse). Elle est, depuis 2008, membre de l’A.I.H.P. devenue en 2011 l’Association Internationale Interactions de la Psychanalyse (A2IP).