Résumé
Objectifs. –Partant du très bon texte de Vincent Bourseul, cette réflexion tente de mettre en lumière certains soubassements des théorisations du « genre » bien plus que d’en discuter les différentes conceptions et ses contenus.
Méthode. – Pour ce faire, nous retraçons rapidement des éléments historiques de cette notion, notamment ceux de l’Antiquité grecque en termes de « genos », qui nous paraissent fondateurs et toujours présents dans les élaborations actuelles aussi bien sociologiques, philosophiques que psychanalytiques.
Résultats. – Ce bref parcours montre plusieurs choses : la notion de genre est en tension depuis fort longtemps et non pas une préoccupation moderne ; qu’il y a à différencier le genre, tel qu’il circule dans une société comme norme identitaire binaire avec une intentionnalité particulière, de celui intrapsychique et multiple avec ses effets conflictuels dans la constitution psychique individuelle ; enfin, qu’il existe deux grandes conceptions de la différence des sexes qui produisent des destins de pensée fort différents.
Discussion. – Il apparaît alors que la scène assez conflictuelle des questions sur le genre pourrait bien n’être qu’une scène déplacée, une autre scène où vient se jouer quelque chose de plus fondamental et de plus intime en chacun, celle de la différence entre moi et non-moi et ses destins psychiques sur les élaborations de la différence, de l’étranger, de l’altérité, etc.
Conclusions. – L’intérêt de ces questions serait d’entendre l’importance de questionner les soubassements de notre pensée, souvent sous forme d’a priori, à notre insu, de même que l’importance de questionner les dimensions historiques et culturelles prédéterminantes dans des champs comme, par exemple, celui de la psychanalyse ainsi que Bourseul nous y invite à juste titre.