Joël Bernat : « origines et destins de la notion d’inconscient »

Bref résumé de la notion d’inconscient, en philosophie, neurologie et psychologie et chez Freud. Publié sous le titre « Inconscient », in : Vocabulaire international de philosophie du sport, tome I : les origines, Bernard Andrieu dir., L’harmattan, 2015.

Il est bien trop rapidement associé le nom de Freud avec la découverte et l’invention de l’inconscient, ce qui est en partie faux et en partie exact ; en tous cas, Freud lui-même n’énonçait pas les choses de cette façon, et se posait plutôt en héritier de traditions diverses, qu’il a rassemblées et synthétisées en une pratique et une méthode qu’il nommât : psychanalyse. Ces traditions, dont il fit ses héritages, provenaient d’horizons différents, liés à ses formations et centres d’intérêts, que l’on pourrait rassembler en trois axes qui vont composer sa conception de l’inconscient :

a- la philosophie

L’on pourrait trouver la trace de cette notion d’inconscient – sous d’autres noms évidemment – dès l’antiquité grecque[1] et en suivre la piste jusqu’à Freud, ce que certains auteurs firent en partie[2]. Par exemple au XVIIe siècle, Descartes conceptualisait une opposition entre la raison comme conscience et ce qui lui échappe[3] qui constituerait la folie. Ce que critiqueront Leibniz avec les « petites perceptions confuses » et le constat que les pensées humaines sont continues à l’insu de nos consciences, ou Pascal et Spinoza[4] qui remettront en question une supposée autonomie de la raison face aux automatismes et aux affects. Cette thèse trouve un prolongement au XVIIIe siècle avec le magnétisme de Franz Anton Mesmer et les notions de subconscience ou d’automatisme mental[5]. Au XIXe siècle, chez Schelling, Schopenhauer et Nietzsche s’affirme l’idée d’une dimension psychique qui échappe au rationalisme, ce qui donnera naissance à la psychologie expérimentale qui va tenter d’amener ce constat sur le terrain  médical et physiologique.

Nous savons l’intérêt que le jeune Freud portait à la philosophie, notamment à son professeur Franz Brentano[6], étude à laquelle il se disait plus assidu qu’à celle de la médecine[7]. Son goût le portait vers Schelling, Schopenhauer, Feuerbach, Kant et aussi Nietzsche chez qui on peut entendre la question de l’inconscient en termes de Soi (Selbst) : « Derrière tes sentiments et tes pensées, mon frère, se tient un maître plus puissant, un sage inconnu – il s’appelle Soi. Il habite ton corps, il est ton corps.[8] »

Ces thèses philosophiques furent peu à peu reprises par la médecine d’autant plus que jusqu’au XIXe siècle, les cursus de médecine incluaient la philosophie.

Quant au terme d’inconscient, Henry Home Kames (1696-1782), philosophe écossais des Lumières anglaises, serait en 1751 le créateur de l’adjectif anglais (unconscious). Puis le philosophe et médecin Ernst Platner (1774-1818) créé le terme allemand bewusstlos en 1776, et c’est Henri-Frédéric Amiel (1821-1882), écrivain suisse, qui l’introduit dans la langue française vers 1860 pour désigner la vie psychique inconsciente[9] ; enfin, le terme entre, en 1878, dans le Dictionnaire de l’Académie Française. Le philosophe allemand Eduard von Hartmann (1842-1906) en fera un substantif (Unbewuste) pour désigner un principe métaphysique[10].

b- la neurologie

En première année de médecine, Freud suivit les cours de biologie et de darwinisme du zoologiste Carl Claus, disciple d’Ernst Haeckel qui était un des premiers et plus fervents partisans de la doctrine évolutionniste de Darwin (et de Lamarck), et connu pour sa loi de biogénétique fondamentale : « l’ontogenèse (le développement de l’individu) est la récapitulation brève et rapide de la phylogenèse (développement de l’espèce)[11]. » Ainsi y a-t-il pour eux une transmission de caractéristiques acquises, de patterns de comportements (voir l’éthologie de Karl Lorenz), et de mécanismes neurologiques, ce que Freud rappelle en de nombreuses fois, par exemple : « La continuité psychique dans la vie des générations successives semble en partie assurée par l’hérédité des dispositions acquises qui, pour devenir efficaces, ont cependant besoin d’être stimulées par certains événements de la vie individuelle[12] » (thèse du bio-feedback).

Cela pose l’existence d’un inconscient « neurologique », fait de patterns de comportements et de mécanismes physiologiques hérités et donc prédéterminants, et inconscients. Et c’est dans ce fil neurologique que Freud définira la fonction première de la psyché comme lutte contre tout ce qui vient l’exciter (stimuli externes et internes), c’est-à-dire contre ce qui est source de tension, de déplaisir : « le système nerveux est un appareil auquel est impartie la fonction d’éliminer les stimulus qui lui parviennent, de les ramener à un niveau aussi bas que possible, ou qui voudrait, si seulement cela était possible, se maintenir absolument sans stimulus[13] » ; de plus, « Le réflexe reste le modèle de toute production psychique[14] ».

Cette conception amène à concevoir la psyché comme étendue à tout le corps et non au seul cerveau[15], du fait de la fonction des appareils sensoriels de perception qui, toujours inconscients, sont situés dans la couche externe de l’appareil psychique : « Le moi est avant tout un moi corporel, il n’est pas seulement un être de surface, mais lui-même la projection d’une surface [Ajouté en 1927 : le moi est finalement dérivé de sensations corporelles, principalement de celles qui ont leur source dans la surface du corps. Il peut être ainsi considéré comme une projection mentale de la surface du corps (…) il représente la surface de l’appareil mental (…) le mieux est de l’identifier avec l’ « homoncule cérébral » des anatomistes »[16].

Il est donc à remarquer que ces deux dimensions, philosophique et neurologique, vont se trouver réunies dans la conception de la psyché selon Freud, supprimant ainsi l’ancien clivage logos / physis : l’inconscient relève de cette double dimension.

c- la clinique de l’hystérie

Elle va offrir un champ d’observation et d’application de ces thèses philosophiques et neurologiques. Freud est d’abord un neurologue et c’est à ce titre qu’il rencontrât un autre neurologue, Charcot. Cela est important à souligner car l’approche, par exemple des maladies mentales, n’est pas celle de la psychiatrie, pour laquelle ces deux hommes n’eurent que peu de sympathie, et leurs apports sur à l’hystérie en découlera.

Outre l’observation clinique menée par Charcot, Bernheim et Breuer[17], l’hypnose sera l’outil « scientifique » d’exploration de la vie psychique qui va mettre en lumière l’existence et le rôle de souvenirs oubliés, refoulés, et ce de façon scientifique (comme preuve d’existence) pour l’époque : et la réminiscence de ce refoulé produit une catharsis. Ce qui était considéré comme « double personnalité » chez l’hystérique, c’est-à-dire la raison et l’inconscience, cette dernière considérée comme mal à éradiquer (notion héritée des états de possession) va devenir le signe de l’existence de souvenirs refoulés opérants et la preuve d’un inconscient (l’hystérique souffre de réminiscences).

Quelles que soient les révisions de sa théorie de l’inconscient, Freud maintiendra toujours la conception d’une double constitution de celui-ci :

  • une strate phylogénétique comprenant des processus et des mécanismes de défense, ainsi que les pulsions ;
  • une strate ontogénétique ou historique qui se compose du refoulé.

Dans un premier temps, inconscient va désigner un état, une qualité d’un élément psychique, avant de devenir la désignation d’un lieu psychique, une instance ; puis il y aura une nouvelle conception, dite seconde topique, découlant d’une révision de la théorie des pulsions, où le terme d’inconscient ne sera plus que descriptif et non topique.

Premières conceptions freudiennes de l’inconscient

Le premier essai de synthèse des différentes dimensions de l’inconscient sera l’« Esquisse d’une psychologie scientifique » que Freud surnommait Neurotica[18], à laquelle il renoncera peu après du fait de son peu d’efficacité dans la pratique clinique. Dans ce texte s’élabore un premier schéma de la vie psychique selon un modèle de degrés de conscience ou de mémoire à plusieurs niveaux : conscient, préconscient, inconscient, ce qui donnera la première topique de l’appareil psychique. Il s’agit dans ce premier temps d’un modèle essentiellement descriptif qui intégrera, au fil des élaborations, trois dimensions :

– l’aspect neurologique, composé de schèmes de comportement hérités, d’un pare-stimuli filtrant les excitations externes et internes, de systèmes de défenses, et divers mécanismes inconscients qui constitueraient le « noyau de l’inconscient[19] » : soit une dimension phylogénétique impersonnelle ;

– entre le corps et le psychique, un codage qui permet la mentalisation de l’organique : par exemple la traduction des besoins physiologiques en représentants psychiques tels que les pulsions et affects, mais aussi la traduction des messages sensoriels en représentations psychiques, codage qui peut permettre l’accès à la conscience mais sous cette seule forme de représentations ;

– le refoulé, donc une dimension ontogénétique essentiellement psychique, dont le noyau serait constitué, entre autres, par le grand refoulement de la sexualité infantile qui opère le premier clivage entre l’inconscient et le système Préconscient-Conscient. Mais ce qui est refoulé fut d’abord conscient[20].

L’inconscient, en tant que lieu, est régi par des mécanismes spécifiques, tels que :

 – le principe premier est celui du principe de déplaisir-plaisir (Lust-unlustprinzip), c’est-à-dire ce qui organise un fonctionnement de décharge des tensions (base des pulsions sexuelles) par voie motrice de façon directe ou hallucinatoire via des représentations (rêves, fantasmes) afin d’éviter le déplaisir (de la tension) et de procurer le plaisir ;

– des processus primaires (Primärvorgang) qui produisent une grande mobilité des investissements, car l’énergie psychique (libido) y est libre (non liée à et par des représentations spécifiques), pouvant de ce fait investir librement des formations de représentations substitutives (par déplacement), ou condensant des représentations inconscientes en un nouvel ensemble (mécanismes repérables dans le rêve par exemple). De ce fait, le plaisir est immédiat et il n’est tenu aucun compte d’un principe de réalité. C’est la source de la vie imaginaire (fantaisies) et fantasmatique. Les deux mécanismes principaux composant ces processus primaires sont la condensation (fusion d’éléments sans lien logique) et le déplacement (d’un élément sur un autre) ; en conséquence, il n’y a ni négation, ni doute ou degrés dans la certitude ;

– il règne dans l’inconscient une énergie permanente de poussée vers l’« extérieur », la libido, et le monde réel externe y est traité comme un objet psychique parmi d’autres : l’inconscient est indifférent à la réalité ;

– des représentants des pulsions, des fantasmes originaires qui donneraient des modèles « universaux » en réponse à certaines problématiques, etc.

Les formations inconscientes, refoulées ou non, étant chargées de l’énergie pulsionnelle, cherchent sans cesse à faire retour dans la conscience (retour du refoulé) mais sous d’autres formes que les originelles afin de tenter déjouer le barrage de la censure refoulante.

La notion d’inconscient sera un des schibboleths de la psychanalyse : sa reconnaissance ne peut être intellectuelle (relevant du logos ou de la Raison), mais une expérience vécue (Erlebnis), éprouvée aussi bien dans sa propre psychanalyse que dans les rencontres cliniques : « (…) la différence entre conscient et inconscient est en fin de compte une affaire de perception, à laquelle il faut répondre par oui ou par non (…)[21] » Cet éprouvé peut se faire par exemple via les formations de l’inconscient, à l’insu de la conscience, dans ces surgissements que sont les actes manqués, lapsus, rêves, oublis, witz, etc.

Ainsi, la conception de l’inconscient, et le rapport que l’on entretien avec son inconscient, déterminent la méthode et la pratique psychanalytique.

La seconde topique

À partir des années 1920, Freud avancera une seconde conception de la psyché[22] afin de tenir compte des acquis de la pratique analytique et d’une nouvelle conception des pulsions[23]. Cette nouvelle topique définit les lieux psychiques suivants : ça, moi, surmoi, dans cet ordre d’apparition lors de la formation de la psyché et la topique précédente est réduite à des qualités et non plus des lieux, puisque la pratique analytique et la clinique ont montré qu’il y a de l’inconscient dans chaque instance : il y a désormais trois inconscients, et chacun avec ses spécificités.

Ces lieux définissent un ensemble de relations intrapsychiques et conditionnent aussi les relations inter-psychiques (terme préférable à celui d’intersubjectif ou d’interrelationnel afin d’indiquer précisément que ce qui règle et organise une relation entre deux sujets est le plus souvent conditionné par le jeu et la projection des instances psychiques de chaque partenaire).

Le ça (Es)

Cette instance psychique[24] est la plus ancienne (car première), la plus importante et la plus inaccessible car sa qualité première est d’être totalement inconsciente. C’est à partir d’elle que se développe peu à peu le moi (sous l’influence du contact avec le monde externe via les organes de perception).

Un premier aspect du ça peut ainsi être décrit : « son contenu comprend tout ce que l’être apporte en naissant, tout ce qui a été constitutionnellement déterminé, donc, avant tout, les pulsions émanées de l’organisation somatique, et qui trouvent dans le ça, sous des formes qui nous restent inconnues, un premier mode d’expression. » Ainsi, il « représente le rôle du passé, celui de l’héritage »[25], héritage que Freud qualifie de « passé organique »[26], c’est-à-dire une dimension phylogénétique par ses contenus innés (les pulsions sexuelles, Eros) : « Le ça tend à satisfaire les besoins innés, néglige la conservation de la vie comme la protection contre les dangers. Les pulsions sont conservatrices par nature car elles représentent les exigences d’ordre somatique. »[27] Cela veut dire qu’il n’y a en lui aucun indice de réalité et que les pulsions sont au service d’elles-mêmes sans aucune prise en compte de ce qui constitue un sujet. Du fait de ces particularités, les pulsions sont « inéducables » (l’exemple serait celui de la faim : face à cette revendication somatique, le moi ne peut que chercher à apaiser cette tension).

L’autre aspect composant du ça est que viennent s’y ajouter tous les éléments que le moi a pu refouler au cours de son histoire. Mais ces éléments refoulés vont y subir des transformations particulières qui n’ont rien à voir avec les élaborations moïques, puisque le ça « est le royaume de l’illogisme et des processus primaires. » [28] Illogisme est à entendre ici, non pas comme absence de logique, mais comme une logique autre sans lien avec celle de la raison, puisqu’il n’y a ni négation, ni doute, ni réalité, ni temps, etc., les représentations inconscientes étant régies par les processus primaires selon le principe de plaisir.

Il n’y a donc en lui aucune place pour un sujet – qui est donc soumis (sub-jectus), agi, par ces processus – ni pour des représentations de mots ; la seule organisation y est pulsionnelle, à quoi s’ajoute le refoulé qui, lui, vient frayer, structurer cette organisation en une première élaboration, quelques scènes, fantasmes originaires (scènes de séduction et fantasmes incestueux, scènes primitive et œdipienne, fantasmes de castration), premières structures d’importance.

Le moi (Ich)

S’il est le lieu du phénomène de conscience, il est aussi composé d’une partie préconsciente où Freud situe la réserve du langage, et d’une partie inconsciente composée par exemple des mécanismes perceptifs et de défense (refoulement, projection, etc.) liés à la pulsion de mort (Thanatos), sa part la plus inconsciente définie dans « Au-delà du principe de plaisir[29] », qui est au service de la déliaison, c’est-à-dire du principe de base de la vie psychique : réduire ou supprimer toute forme d’excitation, en défaisant les investissements d’Éros. C’est donc le moteur des mécanismes de négation du moi.

C’est aussi l’instance qui assure l’autoconservation, déterminée par le vécu, c’est-à-dire l’accidentel et l’actuel, c’est-à-dire l’ontogénèse spécifique à un individu.

Le surmoi (Uberich)

Le surmoi est une instance essentiellement verbale, greffée sur le moi, et il est source de transmissions. Pour ce faire, il se constitue :

– par identifications à la personnalité des parents, qui transmettent par l’éducation des traditions familiales, raciales et nationales, ainsi que les exigences du milieu social ;

– et surtout une identification au surmoi des parent : il se remplit du même contenu, et devient ainsi porteur de la tradition[30], « un fonds culturel psychologique éminemment précieux. »[31]

Ainsi le surmoi « figure le passé de la civilisation que l’enfant, au cours de ses courtes années d’enfance, est, pour ainsi dire, obligé de revivre[32] », transmis par les éléments du langage, ce qui assure un intermédiaire entre le ça et le monde extérieur : d’une certaine façon, il réunit en lui les influences du présent et du passé.

Si son intervention est éprouvée par le moi, le surmoi n’en reste pas moins phénoménologiquement inconscient[33].

A partir de la seconde topique, l’on ne peut plus dire « L’inconscient » sans préciser de quelle instance nous parlons afin d’éviter de graves confusions, surtout dans la pratique. Or, depuis Freud, des théorisations de L’inconscient ont vu le jour, autorisant bien des dérives et créant bien des confusions : pour exemple, il y aurait du manque dans l’inconscient, ou de la logique verbale, etc. Que ces dimensions aient quelque chose de qualitativement inconscient, certes, mais la question reste : de quel inconscient parlons-nous ? En tous cas, pas forcément du « ça ». L’on pourrait parler ici de résistance à la seconde topique.

 

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[1] Dans les tragédies grecques, nous pouvons tout à fait nous représenter la fonction des dieux comme figurants les déterminations inconscientes. L’éprouvé d’un destin ou d’un fatum dans la vie psychique d’un sujet en est une. Pensons aussi au démon de Socrate, et par la suite, le diable qui prit le relai, sa présence se manifestant dans les états de possession ; puis il fut remplacé par la folie lorsque la psychiatrie se développa.

[2] Pour exemple : Lancelot Whyte : L’inconscient avant Freud, Payot, 1971 ; Yvon Brès, L’inconscient, collection « Philo », Paris, Ellipses, 2002.

[3] C’est un clivage qui court dans la pensée occidentale depuis l’antiquité, et qui oppose le Logos à la Physis, l’imaginaire, les sens ou le Pathos (les affects) à la Raison, etc. : ainsi conscience, raison, intuition, intellect, psychique sont d’un côté tandis qu’inconscient, sensibilité, imagination, physique, sont de l’autre, coupure résumée en opposition corps / esprit.

[4] Baruch Spinoza (XVIIe) et la manière dont l’Esprit détermine le Corps, par exemple in Ethique, III, 2, scolie.

[5] Voir l’automatisme d’Henri Bergson, in « la conscience et la vie », L’Energie spirituelle, à la suite de Franz Mesmer (magnétisme).

[6] Brentano est un fondateur de la psychologie moderne comme science destinée à servir de base à toute discipline et à résoudre les problèmes philosophiques. Pour ce faire, cette psychologie se devait d’être, non plus « génétique » mais « descriptive ». Il en pose les fondements en 1874 avec sa Psychologie du point de vue empirique dont la thèse centrale est que le phénomène psychique est une représentation construite à partir d’actes psychiques plus complexes, tels que les jugements, les désirs et les affects. Par exemple amour et haine constituent la base de ces jugements mentaux, selon le principe d’une « force originelle » : plaisir / déplaisir (l’on retrouve, sur ce point, le moi-plaisir et la thèse d’Empédocle d’Agrigente). Voir, par exemple, Franz Brentano, De la diversité de l’être d’après Aristote, Vrin, 1992.

[7] Pour plus de développements, voir Joël Bernat, Transfert et pensée (La transmission de pensées en psychanalyse), collection « Perspectives Psychanalytiques », L’esprit du temps – P.U.F., octobre 2001.

[8] Nietzsche F., « Des contempteurs du corps » in Ainsi parlait Zarathoustra, trad. H. Albert, Mercure de France, 1958.

[9] Selon Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, 2011, p.731.

[10] Sur ce sujet, voir Serge Nicolas et Laurent Fedi : Un débat sur l’inconscient avant Freud : la réception de Eduard von Hartmann chez les psychologues et philosophes français, coll. « Encyclopédie Psychologique », L’Harmattan, 2008.

[11] Haeckel Ernst (1834-1919), Les preuves du transformisme (réponse à Virchow), préface de J. Soury, Paris 1879. Haeckel forgea aussi, en 1886, le terme de Ökologie qui a donné, en français, Œcologie puis Écologie.

[12] Sigmund Freud, “Totem et tabou”, Œuvres complètes XI, P.U.F 1998, pp. 379.

[13] Sigmund Freud, « Pulsions et destins des pulsions » (1915), in Œuvres complètes XIII, P.U.F., 1988, p. 166 ; affirmation de Freud que l’on trouve aussi bien dans l’Esquisse que dans l’Abrégé.

[14] Sigmund Freud (1899), L’interprétation des rêves, P.U.F 1962, p. 456.

[15] Donald Woods Winnicott, in « L’esprit et ses rapports avec le psyché-soma », De la pédiatrie à la psychanalyse, Payot 1971.

[16] Sigmund Freud, « Le moi et le ça », op. cit., p. 270.

[17] Voir à ce sujet : Henri F. Hellenberger : Histoire de la découverte de l’inconscient, Fayard, 1994.

[18] Sigmund Freud, 1895, « Esquisse d’une psychologie scientifique », in Naissance de la psychanalyse, P.U.F 1969.

[19] Sigmund Freud, chapitre « L’inconscient » (1915) in « Métapsychologie », Œuvres complètes, XIII, Paris, P.U.F. et « Formulations sur les deux principes de l’advenir psychique » (1911), dans Œuvres complètes, XI, Paris, P.U.F.

[20] Voir Joël Bernat, Transfert et pensée, op. cit. ; Le processus psychique et la théorie freudienne (Au-delà de la représentation), collection « Études Psychanalytiques », Paris, L’Harmattan 1996.

[21] Sigmund Freud, « Le moi et le ça », Œuvres complètes, XVI, PUF 1991, p. 260.

[22] Sigmund Freud, « Le moi et le ça » In Œuvres complètes. XVI., P.U.F., 1991 ; Nouvelles conférences sur la psychanalyse (1932), Paris, Gallimard, 1984.

[23] Sigmund Freud, « Au-delà du principe de plaisir » (1920), in Œuvres complètes, XV, Paris, P.U.F., 1996.

[24] Freud reprend ce terme à Georg Groddeck.

[25] Sigmund Freud, Abrégé de psychanalyse (1938), P.U.F. 1967, p. 4.

[26] Ibid., p. 86.

[27] Ibid., p. 7.

[28] Ibid., p. 33.

[29] Op. cit.

[30] Sigmund Freud, Nouvelles conférences, Gallimard, 1984, pp. 87 & 93.

[31] Sigmund Freud, (1927) « L’avenir d’une illusion », Œuvres complètes XVIII, P.U.F 1994, p. 151.

[32] Sigmund Freud, Abrégé, op.cit., p. 86.

[33] Ibid., p. 25-26.

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